Si ce titre vous intrigue, nous allons jouer à un petit jeu. Il consiste à lire l’article jusqu’au bout car la solution est en bas. Mais ne le faites surtout pas maintenant, d’accord ?
Combien d’entre vous sont allés regarder la fin de l’article ?
Beaucoup, je le crains…
Donc, je continue pour ceux qui sont restés et pour ceux qui sont revenus…
L’école, l’enseignement, l’apprentissage et l’éducation en général n’ont jamais été autant sous le feu des projecteurs. Polémiquer n’est sans doute pas la solution, agir est peut-être la meilleure chose à faire, en regardant autour de nous ce qui est positif et qui marche.
J’ai donc décidé de sortir de mes ornières du quotidien, d’acheter un magazine que je ne lis jamais, Le Point, uniquement parce qu’il titrait en couverture : « Ecole, les méthodes qui marchent ».
Les établissements « pionniers » existent, les méthodes alternatives aussi, mais elles sont encore réservées à un tout petit nombre d’enfants, soit parce ces établissements sont privés (et parfois chers), soit parce que les rares établissements publics, victimes de leurs succès, ne peuvent pas accueillir tous les enfants.
Mais savoir que cela existe, que ces méthodes ont été testées et ont fait leur preuve, voilà ce qui est vraiment encourageant.
Dans ce dossier, l’accent est mis dans un premier temps sur l’école maternelle. Ayant un enfant de 4 ans, je ne peux qu’être sensible à ce qui peut être fait et amélioré, mais surtout ayant eu la chance de « tester » une pédagogie alternative (pendant quelques mois seulement, avant notre déménagement), je connais ce qui marche et… non, je vais rester positive.
Je n’entrerai pas en détail dans la totalité du dossier qui va être traité par un autre « neurone des Vendredis Intellos », je vais donc plutôt m’attarder sur une partie liée au cerveau, en commençant par l’article écrit par M. Jean-Michel Blanquer.
Dans son article, il cite, en affirmant qu’il sortir des clivages, l’efficacité de la méthode Montessori utilisée par Céline Alvarez, de la méthode Freinet mais aussi celle du cours Hattemer (là, j’avoue que j’ai besoin d’une plus grande ouverture d’esprit pour comprendre, ça viendra…peut-être…).
Il insiste aussi sur l’importance des sciences cognitives. Ne pas utiliser les progrès des sciences cognitives dans ce domaine dès l’école primaire serait une erreur.
Certains spécialistes des sciences cognitives insistent sur l’acquisition précoce de certains automatismes, mais en parlant d’ « exigence assez forte », terme que j’ai personnellement trouvé surprenant.
Les sciences cognitives montrent qu’une exigence assez forte en début de parcours est bénéfique pour l’enfant. Il est par exemple éminemment souhaitable d’enseigner les quatre opérations dès le cours préparatoire. L’acquisition précoce de certains automatismes, en français comme en mathématiques, permet de libérer le cerveau pour d’autres apprentissages, souligne un autre spécialiste des sciences cognitives, Stanislas Dehaene. ¹
Je vous invite, si vous le pouvez, à lire l’article complet de M. Blanquer, car il propose des solutions : pour le collège, pour l’amélioration des liens entre lycée pro et monde du travail, le recrutement des enseignants, la transmission des savoirs aux élèves…
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Crédit photo: stockvault.net
Mais revenons au cerveau. Dans son article « les neurosciences au service de l’apprentissage », Idriss J. Aberkane commence son article par une invitation à la lecture :
Les voies du cerveau ne sont pas impénétrables. ²
Idriss J. Aberkane décrit tout « en images » le fonctionnement du cerveau apprenant tel qu’on le connaît aujourd’hui : de l’eau qui coule dans une rivière ou pour être exacte des rivières.
[…] une compétence ou un savoir est comme une nouvelle rivière qui fait son nid. […] Tant que l’eau coule dans le lit de la rivière, celle-ci est entretenue, consolidée ; quand l’eau n’y coule plus, le lit tend à disparaître […] ²
L’auteur s’appuie ensuite sur les travaux de Stanislas Dehaene qui explique comment la lecture évolue avec notre cerveau pour améliorer ses capacités.
[…] l’action de lire trouve dans le cerveau les aires et les réseaux les plus naturels pour faire son lit, et elle les modifie ensuite. ²
[…] L’apprentissage de la lecture améliore les capacités de discrimination visuelle rapide, ainsi qu’il modifie les aires auditives, voire affine la sensibilité visuelle […] ²
Est-ce que la connaissances de ces rivières pourrait permettre de mieux les emprunter ?
Est-ce pour autant les bonnes voies à utiliser ? L’auteur de l’article va plus loin en montrant que certaines personnes comme les calculateurs prodiges ou les hypermnésiques se sont « creusés de nouveaux canaux ».
Mais l’école dans tout cela ?
Or l’école est obligatoire, les lits qu’elle creuse nous sont rigoureusement imposés. Il est donc primordial qu’elle mesure sa responsabilité, qui va au-delà de l’acquisition des connaissances. Son conditionnement (la note, la peur, les répétions, l’individualisme,etc.) n’est pas anodin pour notre cerveau. ²
Sans parler de la façon dont peuvent vivre leur scolarité ceux qui « pensent différemment », c’est justement sur ce non-conditionnement que les pédagogies alternatives sont axées : travail en groupe, les plus « grands » apprennent aux plus « petits », les enfants apprennent à leur rythme, les enfants deviennent autonomes dans leurs apprentissages, ils apprennent à penser par eux-mêmes, ils découvrent très tôt les sciences et les mathématiques, ils n’ont pas peur des notes, ils sont plus libres.
L’essai-erreur reste de loin la meilleure méthode pour améliorer l’école. ²
Il existe déjà en France d’excellents « neuropédagogues » comme Céline Alvarez […]. Et ce n’est qu’un début à condition de pouvoir permettre aux éducateurs de faire 5 heures par mois de la recherche appliquée sur des méthodes pédagogiques nouvelles et de la partager en ligne pour la faire évoluer. ²
L’auteur de l’article fait également référence aux études de deux neuro-scientifiques qui ont démontré que les amateurs de jeux vidéo d’action avaient développé de meilleures performances attentionnelles que les non-joueurs mais évoque aussi la ludification de l’apprentissage (« gamification »).
J’aurai voulu vous en dire plus sur les autres articles de ce dossier. Ils sont en tout cas un bon point de départ pour tous ceux qui s’intéressent aux progrès des neurosciences.
Si vous avez cliqué sur les liens, vous avez probablement remarqué que la quasi-totalité renvoyait vers des comptes Twitter. Ce n’est pas anodin, ces personnes échangent toutes sur les réseaux sociaux. J’aurai bien-sûr voulu citer beaucoup d’autres chercheurs et surtout les enseignants qui partagent chaque jour les merveilleuses réalisations de leurs élèves…
« N’élevons pas nos enfants pour le monde d’aujourd’hui. Ce monde aura changé lorsqu’ils seront grands. Aussi doit-on en priorité aider l’enfant à cultiver ses facultés de création et d’adaptation. » Maria Montessori.
Et…….La solution du jeu (tournez la tête et/ou cliquez ;o) ) est ci-dessous, dans cette conférence TED de Sir Ken Robinson datant de 2006
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Références :
¹ BLANQUER Jean-Michel « L’école Les méthodes qui marchent ». Le Point, Hebdomadaire du jeudi 22 janvier 2015, numéro 2211, pages 59-62
² ABERKANE Idriss J. » Les neurosciences au service de l’apprentissage » Le Point, Hebdomadaire du jeudi 22 janvier 2015, numéro 2211, pages 66-68
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